L'entretien et ses règles fondamentales
L'entretien est régi par des règles fondamentales. Ne pas connaître ces règles vous expose à des situations embarrassantes ou non professionnelles. Nous verrons quelles sont les comportements à adopter, les comportements éliminatoires puis nous analyserons la communication non verbale.
1- Imposer sa personnalité sans faire peur
Imposer sa personnalité passe souvent par l'apparence physique. Néanmoins, le discours, l'expérience, la confiance en soi et l'assurance sont des éléments qui imposent, parfois malgré vous, votre personnalité. Les hommes sont en perpétuelles recherches de reconnaissance mais certains ont plus ou moins la faculté naturelle d'avoir du charisme. Pour l'entretien d'embauche cet aspect s'avère obligatoire. Vous devez vous respecter et vous accorder tout le crédit que vous méritez. L'affirmation de soi découle du respect d'autrui et de la croyance en son propre potentiel.
Pour ceux qui ont tendance à trop imposer leur personnalité vous devez alors apprendre à écouter les autres et prendre en compte leurs pensées. « Une fois j'avais rendez-vous pour un entretien avec un homme d'une trentaine d'année. Il m'a parlé pendant 3 quarts d'heure de ses fabuleuses expériences professionnelles et de toutes les offres et demandes d'emplois qu'il recevait, mais à aucun moment ce qu'il pourrait apporter à l'entreprise. A l'entendre, c'était l'homme à engager, malheureusement pour lui, j'ai fait le contraire » explique Madame Abot, responsable RH du groupe Direct Emploi.
Les recruteurs aime les candidats confiant et sur d'eux car cela les rassure, néanmoins, ils n'aiment pas les candidats orgueilleux, vantard et imbus de leur personne.
2- Avoir la positive attitude
Devant un recruteur vous devez adopter la positive attitude ! Les recruteurs n'apprécient guère les candidats qui se comportent en victime, négatifs et qui s'apitoient sur leurs expériences passées. La réussite d'un entretien dépend souvent de l'état d'esprit dans lequel vous vous trouvez. Ne jamais partir perdant, défaitiste et vous sous-estimé, vous pouvez être certain que si vous vous placez dans ce type de dynamique, vous passerez à coup s ûr à côté du poste.
3- Assumer ses faiblesses
Vous avez sans doute vécu des expériences difficiles ou même avez été chômeur à un moment de votre vie. Assumez votre parcours. Si vous avez un trou dans votre CV, n'hésitez pas à en parler. Vous avez peut-être, effectué une activité « extra professionnelle » pendant votre temps d'inactivité. C'est alors un chemin sur lequel vous pouvez emmener le recruteur. Abordez ce que vous avez appris pendant ce temps, montrez que vous n'avez pas « rien fait de votre vie » et que vous n'avez pas été inactif dans vos journées. Et si, par malheur, vous avez d û être arrêté par soucis de santé, le mieux à faire est de ne pas le cacher mais de rester très large sur le sujet (parler uniquement d'une hospitalisation) les détails ne concerne que vous.
Enfin, si vous avez arrêté votre emploi pour vous réorienter ensuite, expliquer le en citant les raisons de votre changement. De ce fait, le recruteur y verra un apport d'expérience dans le sens ou vous avez découvert plusieurs secteurs d'activité. Si vous avez été malheureusement licencié, n'ayez pas honte, vos faiblesses antérieures vous ont permis de réfléchir et de vous remettre en question. Selon la responsable RH du groupe Direct Emploi, « vous pourrez ainsi expliquer au recruteur la nouvelle dynamique dans laquelle vous vous trouvez et transformerez ce licenciement en force ».
4- Se projeter dans le poste
Pour séduire le recruteur vous devez vous projeter le plus possible dans le poste et montrer que vous avez compris les enjeux de cet emploi. Vous devez montrer que vous vous êtes interrogé sur les attentes du recruteur, que vous avez cherché à comprendre sa problématique dans sa globalité, les enjeux du poste et de l'entreprise et l'implication que comporte ce recrutement. L'effort de cette projection est une démonstration de l'intérêt que vous portez à ce poste mais également à l'entreprise. Il est bien souvent apprécié de proposer dès l'entretien des solutions (seulement si elles sont valables, cohérentes et efficaces) pour répondre à un objectif défini par la société.
5- Percevoir son recruteur
Le recruteur est souvent intéressé par des profils de candidats qui lui ressemblent. C'est une attitude qui se retrouve bien souvent chez l'Homme, car celui-ci est rassuré de savoir que la personne en face de lui partage en partie ses valeurs, sa culture ou sa personnalité. Dans l'entretien de recrutement c'est à peu près le même principe. Votre objectif tout au long du rendez-vous, est d'arriver à cerner et analyser votre recruteur pour tenter de trouver une porte d'entrée favorable au dialogue. Vous voyez que dans son bureau, il possède des tableaux d'art, n'hésitez pas, si vous en avez, à appuyer le dialogue vers vos compétences artistiques. Il faut trouver un point de contact et créer du lien avec votre recruteur subtilement et en finesse.
Les comportements éliminatoires
1- Manquer de politesse et arriver en retard
Cette règle est souvent connue de tous mais cela n'empêche pas que certaines personnes fassent cette erreur. L'entretien commence dès votre arrivée dans l'entreprise, soyez poli et n'hésitez pas à saluer toutes les personnes que vous croiserez. Mais attention, ne vous transformez pas en une mini miss de la société, la politesse oui, la sur exposition, non merci. Si malheureusement, vous arrivez en retard pour quelque raison que ce soit, présentez vos excuses au recruteur mais ne vous justifiez pas. Arriver en retard est souvent perçu par les recruteurs comme un manque de politesse et un désintérêt pour le poste. « Une fois, j'avais un entretien avec une jeune demoiselle. Après 45 minutes de retard, cette jeune fille est arrivée essouffler et m'a demandé de lui accorder une deuxième chance. J'ai décidé, malgré tout, de lui faire passer l'entretien bien qu'elle ne soit pas excusée. Elle correspondait parfaitement à l'emploi proposé mais son impolitesse lui a malheureusement couté le poste ». Sachez qu'il est préférable de prévenir le recruteur de votre éventuel retard. En effet, s'excuser sera peut-être la seule possibilité de vous rattraper.
2- Etre arrogant
Etre s ûr de soi peut très vite être perçu comme de l'arrogance. Si vous êtes convié à un entretien, c'est forcément que vos performances sont appréciées. Paraitre s ûr de soi peut être une bonne chose mais à force d'affirmations vous pourrez perdre votre crédibilité. " Un jour j'ai reçu un CV intéressant d'un candidat. Dans ses hobbies, on pouvait lire qu'il était très mélomane. La preuve : lorsqu'il s'est présenté à l'entretien, il portait un casque de baladeur sur les oreilles et m'a certifié qu'il pouvait très bien écouter la musique et mes questions en même temps." Explique Madame Abot. Vous devez vous affirmer dans vos compétences et ne surtout pas vous dévaloriser mais n'en faites pas trop non plus, l'arrogance ne plait pas. Trouvez le juste milieu, n'affirmez pas mais convainquez !
3- Ne pas maîtriser son stress
Il est vrai que le stress est un sentiment difficile à cacher et est surtout une réaction normale aux vues d'une étape qui vous tient à coeur. Cependant, la maîtrise de son stress est un comportement à adopter. Pour cela, vous devez vous entrainer et connaitre, comme vu précédemment, les éléments essentiels et les données phares de l'entreprise pour avancer dans l'entretien sereinement. Si vous avez effectué toutes les recommandations vues dans la partie « L'entretien d'embauche, une aventure qui commence avant même le rendez-vous », vous devriez avoir en vous un bon stress et non celui qui vous fait perdre vos moyens. Connaitre son sujet renforce son pouvoir de convaincre.
Pour en savoir plus sur la maîtrise du stress en entretien, cliquez-ici.
4- Aborder la rémunération trop tôt
Vous ne devez en aucun cas, parler de la rémunération avant que le recruteur vous y invite. Aborder trop tôt la rémunération peut vous mettre dans la position de quelqu'un d'impatient. De plus, Madame Abot fait remarquer que « le recruteur vous parlera de la rémunération seulement s'il est intéressé par votre profil », il convient donc d'attendre la clôture du rendez-vous. Négocier sa rémunération est une étape difficile et périlleuse, nous y reviendrons dans notre partie dédiée à la question du salaire et du contrat abordée plus tard dans le passeport pour l'emploi. Cependant si le recruteur vous engage sur cette voie n'allez pas non plus dans l'extrême inverse et n'insinuez pas que le salaire n'a aucune espèce d'importance pour vous.
5- N'avoir aucune question à poser au recruteur
A la fin de chaque entretien, les recruteurs sont souvent amenés à poser la question fatidique « Avez-vous des questions ? ». Cette réplique est un incontournable du recruteur explique Madame Abot, responsable RH. Cet exercice est difficile car il arrive soudainement. Néanmoins, vous devez vous y préparez et anticiper. Une question, même simple, vous présentera comme quelqu'un de curieux, intéressé par le poste et déterminé pour intégrer l'entreprise. Posez donc une question, simple ou attendue mais posez-en une ! (voir rubrique entretien du côté candidat n°3 : Les questions pertinentes à poser au recruteur)
6- Critiquer vos anciens employeurs
Vous avez eu des difficultés dans votre ancienne entreprise que ce soit avec vos collègues ou votre patron, vous pouvez en parler mais de manière constructive. Indiquez ce que cela vous a appris et ce qui ressort de cette expérience, mais ne dénigrez jamais votre ancien employeur devant un recruteur. Quelqu'un qui critique une fois, critiquera deux fois. Votre futur employeur pourrait alors penser que vous le dénigrerez à son tour si un éventuel conflit venait à apparaitre.
La communication non verbale
Hugues Delmas, Chargé de Projets RH au Figaro définit la communication non verbale comme étant un mode de communication qui n'a pas recours au langage parlé. La communication non verbale peut se représenter par diverses façons et on peut observer que celle-ci représente 55% de l'impact faite sur le recruteur. Nous allons les analyser ci-dessous.
Les attitudes positives
• Le regard :
Pour près de
92% des recruteurs, le regard est déterminant dans l'analyse qu'ils feront de l'entretien. Tout au long du rendez-vous, vous devez soutenir votre regard à celui de votre interlocuteur. Un regard franc et droit permet de montrer votre affirmation et votre prestance. Ne pas soutenir le regard, peut signifier que vous êtes mal à l'aise, incertain et que potentiellement vous mentez sur vos compétences. Un regard fuyant mettra le recruteur dans le flou et ne saura plus quoi pensez de vous.
• La poignée de main :
Premier contact physique avec votre interlocuteur ! La poignée de main se fait en moins de 10 secondes mais à une importance capitale. Vous vous entretenez avec votre interlocuteur car vous êtes supposé répondre au poste à pourvoir et avoir les compétences requises. Vous devez être confiant et cette confiance passe par ce 1er contact physique. N'hésitez pas à entreprendre une poignée de main franche, ferme et assurée, cela vous positionnera d'emblée. Les recruteurs sont très sensibles à ce geste. Si vous êtes stressé, essuyez-vous les mains avant de serrer la main du recruteur, une main moite ne fait guère bonne impression et une poignée de main molle, alors que vous dites être très dynamique, laisse planer des doutes sur votre franchise.
• Le sourire :
Vous êtes à votre entretien de rêve, vous êtes content d'être là, alors montrez le ! Le sourire est un moyen de communication non verbale très représentatif de la personnalité des personnes. Le sourire montre que vous êtes quelqu'un d'avenant, de sensible et de sympathique. En effet, vous n'êtes pas recruté pour être gentil, mais un candidat souriant sera plus généralement embauché que quelqu'un à compétences égales, non souriant. Cependant ne soyez pas exubérant ou envahissant et respectez l'espace social et vital de votre interlocuteur. N'oubliez quand même pas que c'est lui qui mène la barque.
Les attitudes négatives
• La gestuelle :
La gestuelle passe par tous les membres du corps, les bras, les jambes, les pieds, le buste, la façon de se déplacer. Vous devez être conscient que certaines postures renvoient à des attitudes négatives. Votre recruteur se posera les questions suivantes :
Avez-vous une attitude attentive, méfiante ?
Etes-vous penché en avant, en arrière ?
Vos bras, vos pieds sont-ils ouverts ou croisés ?
Vos mains sont-elles tremblantes ? Sont-elles posées ?
Vos yeux sont-ils francs et ouverts ?
Vos jambes sont-elles mobiles ou croisées ?
Vos mouvements : sont-ils rapides ? Lents ?
Lorsque l'humain est stressé, il a tendance à combler cette attitude par des mimiques très dérangeantes lors d'une communication en face à face. Vos mains peuvent triturer votre bouche et toucher vos cheveux constamment, il est alors dans votre intérêt de corriger ces mimiques qu'on appelle aussi « attitudes parasites ».
En effet, votre interlocuteur se concentrera non pas sur votre discours, aussi pertinent qu'il soit, mais seulement sur votre gestuelle parasite, au risque qu'il ne se souvienne de vous, que pour cet aspect et non pour le contenu de vos phrases.
• Manquer de tact dans vos faits et gestes :
La politesse peut tout aussi être observée par une gestuelle non verbale. En effet, vous devez attendre que votre interlocuteur vous invite à vous assoir avant d'entreprendre cette action. Egalement, les gestes comme se tenir le menton, mettre les coudes sur la table, s'étaler sur l'espace de travail de la personne en face de vous ou mâcher un chewing-gum sont des gestes qui peuvent être éliminatoires. N'oubliez pas que la posture vous représente et vous détermine, soyez donc attentif à toutes ces petites choses qui pourraient vous porter préjudice.
En résumé, lors d'un entretien vous devez respecter la règle des 4 X 20 qui représente 80% du travail pour décrocher un poste d'après Cédric Bruguière, coach en communication non verbale.
Les 20 premières secondes : Donner une excellente première impression avec une tenue adaptée et une gestuelle ouverte et communicante. Prenez garde à votre démarche, vous devez avoir l'air confiant, mais pas arrogant. Adaptez votre attitude à la personne en face de vous.
Les 20 premières gestes : Une poignée de mains franche et ferme sans excès, mais surtout pas une poignée molle ou fuyante. Si vous avez les mains moites, arrivez suffisamment à l'avance pour pouvoir vous laver les mains aux toilettes.
Les 20 premières centimètres : Essayez de garder au maximum le contact visuel avec votre interlocuteur. Si vous avez des difficultés à soutenir son regard, concentrez- vous entre ses sourcils ou juste au-dessus de sa tête, c'est une technique dont les politiciens font usage. Écoutez bien ce qu'il vous dit et acquiescez en participant de temps en temps pour manifester votre attention.
Les 20 premières mots : Respectez les règles élémentaires de politesse. Parlez de manière intelligible, claire et posée, ni trop lente ni trop rapide. N'hésitez pas à poser quelques questions sur le poste afin de montrer constamment votre intérêt pour celui-ci.